Désolée, mais c'est mon boulot ici, c'est une grande partie de ma vie, ici !
Je travaille toujours avec des femmes de YANTA.
Depuis la première formation, plusieurs femmes me demandaient de leur apprendre le compostage.
Du coup, cette fois, j'ai décidé de travailler avec 10 associations de l'Union, environ 80-90 femmes...
Oui, je sais, j'étais trop ambitieuse.
Cette semaine est une petite pause entre les réunions après une semaine du commencement du compostage et après un mois, HEUREUSEMENT !
Mais au début, des réunions, des réunions et des réunions : toute la semaine, une réunion le maitn et une autre l'après-midi.
Le mois d'avril est le moment le plus chaud : tous les jours plus de 40 degrés !
Le soleil tape !
Fatigue…
Je m'inquiète de ce que les femmes ne viennent pas à la réunion encore une fois...
Cela me démotive des fois.
Pourtant, depuis la 2e formation, un chercheur/étudient de l'université m'aide à approfondir mes connaissances et celles des participantes sur l'agriculture et le compostage et à faciliter la communication entre le dioula et français, des fois le morré (une langue majeure au pays) et français.
Il est très sérieux avec une grande volonté, ce qui me faire penser que je ne devrais pas toujours me plaindre des choses. Sa présence me soutient mentallement aussi.
Oui donc le plus grand souci (problème) pour les deux premières réunions de chaque association étaient que les femmes ne venaient pas à l'heure ou ne sont même pas venues.
J'étais très motivée pour la réunion et à l'arrivée, j'ai vu seulement 2 sur 10 femmes venir ou la plupart arriver 1h, 2h en retard, cela m'a découragée...
Par contre, elles ont leur explication.
Pour la plupart des femmes qui participent à la formation, leur vie ne se déroule pas en fonction de l'heure (avec une montre).
Leur maison ne se trouve pas forcément près du lieu de réunion (chez une des participantes).
Elles ne peuvent pas venir à la réunion à l'occasion des funérailles ou où un des membre de leur famille est malade.
Elles ont toujours beaucoup de choses à faire à la maison : cuisiner, s'occuper des enfants, faire la lessive etc...
Donc, il faut que je les comprenne aussi malgré tout.
En même temps, il y avait d'autres associations qui voulaient participer à la formation.
C'étaient elles qui m'avaient demandé.
Donc, je dis quand-même clairement :
"Si vous ne pouvez pas respecter l'heure de réunion, j'arrêterai la formation avec vous. Il y a toujours beaucoup d'autres associations qui la veulent. Vous êtes sélectionnées. Je comprends que vous êtes toujours occuppées mais essayez toutes de venir à l'heure, pas trop tard, comme ça, on commencera la réunion vite et finira vite."
Une autre mesure : si je veux commencer la réunion à 8h, je dis aux femmes que la réunion sera à 7h car les femmes quittent leur maison à l'heure de réunion.
J'accuse un peu l'association entière et essaie de tirer leur solidarité.
"Si vous serez toujours comme ça à la prochaine fois, je viendrai plus !" (bien blague)
Et je vois déjà la différence.
Certains membres accusent celles qui sont arrivées en retard (entre elles),
Elles demandent pardon pour leur retard.
Il y a même des femmes qui ont décidé de venir à la réunion bien qu'elles aient d'autres choses à faire...
Celles qui ne sont pas venues à la réunion m'expliquent le lendemain leur raison d'absence.
Je sens très bien leur sérieux pour la formation. J'en suis très contente. Cela me donne plus de motivation et désir de travailler avec elles.
En plus, leur manière d'accueillir le chercheur et moi est tellement chaleureuse que j'ai une profonde admiration pour elles.
J'ai modifié le contenu de la formation.
en plus d'apprendre les techniques de compostage, je mets plus d'accent sur la discussion et la sensibilisation sur la gestion des ordures à la maison, l'assainissement du quartier, et les impacts des mal traitemant des ordures sur l'homme, les animaux et la nature.
En montrant les vraies images que j'ai prises en ville
La base de compost bien mesurée
Toutes participent à la préparation de la base.
Voyez leur solidarité !
Elles touchent la terre et vérifient elles-même le niveau d'humidité.
Il y a des associations dont une des membres avait suivi la première formation. Dans ce cas-là, je la laisse expliquer le plus possible sur le compostage au lieu de moi en espérant qu'elles seront des formatrices de compostage à l'avenir.(↓deux des femmes)
Elle a déjà 4 sacs de compost depuis octobre 2009.
Cette fois, la fin de la formation sera en général le moment où la vraie saison des pluies commence (la fin juin et le début juillet).
Donc on testera toute de suite leur compost dans leur champ de céréales.
On pourra voir la différence sur la croissance et le goût des cultures, j'espère.
Je travaillerai au champ à ce moment-là avec mes femmes !
Elle est allée chercher beaucoup d'épluchure au marché et a préparé déjà un sac plein !
Elle a beaucoup de bétail à la maison (vaches, ânes, moutons) et avec les déchets végétaux, elle a eu déjà 3 sacs en seulement une semaine.
Si elle continue, je ne sais pas de combien de sacs elle aura besoin donc, je lui ai suggéré de faire un tas de compost avec ces déchets en même temps qu'avec un sac où elle met des déchets de cuisine et un peu de déchets d'animaux et végétaux.
Ce serait génial si elle arrive à faire deux en même temps !
Au mur des maisons du roi de Tiébélé, il y a beaucoup de dessins dont chacun signfie quelque chose. 
Groupe de singes (je crois qu'il est le chef du groupe) 
Tous les plats leur ont plu ! 
Dans un restaurant à Bobo où on peut manger “Kara-agé” (poulet frit), ce qui est bien rare au Burkina. On mange beaucoup du poulet grillé mais pas frit ! 
